Biello confirmé lors d’un bilan plein d’optimisme

Biello confirmé lors d’un bilan plein d’optimisme

Mauro Biello in Philadelphia (August 31, 2013)

Quelques jours après l’élimination à Columbus, le temps était aux bilans pour les dirigeants et les joueurs de Montréal. La nouvelle la plus attendue est tombée : Mauro Biello est confirmé au poste d’entraîneur pour 2016. Outre les perspectives d’avenir encourageantes, la Ligue des champions et la bonne fin de saison revenaient dans la plupart des discours.

« Mauro est un exemple parfait de ce que représente le club : passion, fierté, dévouement et un désir parfait de réussite, a expliqué le président du club, Joey Saputo. En peu de temps et dans des conditions très difficiles, il a obtenu de très bons résultats. Quoi que réserve le futur, il y aura toujours une place pour Mauro dans cette organisation, où il a fait sa place comme joueur, comme leader et désormais comme entraîneur. » Biello a signé un contrat « atypique » à durée indéterminée, a également fait comprendre l’homme fort du club.


Présent ce vendredi, Biello avait déjà dressé son bilan la veille et expliqué pourquoi, selon lui, il avait réussi ses débuts à son nouveau poste. « Comme entraîneur, il faut être créatif. Quand les choses ne vont pas bien, il faut renverser le négatif dès que possible. Revenir avec les mêmes solutions quand ça va mal, ça peut confirmer les problèmes et créer des doutes. » Il a également découvert de nouvelles responsabilités. « L’adjoint fait le lien entre l’entraîneur et les joueurs. Là, j’avais des décisions à prendre. Quand elles étaient difficiles, j’en suis toujours revenu à mes sensations du moment. Ce feeling ressort car tu as fait le travail avant. Ça m’a beaucoup aidé. »


Rencontrant les médias par petits groupes, les joueurs ont parfois évoqué leur situation personnelle, mais sont surtout revenus sur la saison écoulée. « Être le deuxième club de MLS à atteindre la finale de la Ligue des champions, c’est exceptionnel. Ce sont mes meilleurs moments de la saison. Il y a aussi le fait d’avoir éliminé Toronto en Coupe du Canada et en phase finale », résumait Evan Bush. « Collectivement, cette année a été la meilleure. Ce ne fut pas évident de commencer avec un haut comme la Ligue des champions et de terminer comme on l’a fait. On a effectué de bons changements dans l’équipe », a ajouté le capitaine Patrice Bernier. Mêmes moments forts pour Ignacio Piatti, qui a aussi tenté d’expliquer les semaines difficiles en cours de saison : « Entre la Ligue des champions et la MLS, on n’a pas eu beaucoup de temps pour se détendre ni pour préparer le match suivant. » Ce ne sont désormais que de lointains souvenirs…


Actuellement, ce sont surtout les buts de Didier Drogba qui restent dans les têtes. L’Ivoirien se montrait plus que satisfait de ses débuts en MLS : « Je n’ai aucune envie d’être ridicule sur un terrain de football. J’ai dit que je venais ici pour gagner, pas forcément le championnat, mais voir le genre d’émotions qu’il y a eu ici à la fin. Je suis content de mes quatre mois. Malgré mon âge, je savais que j’avais les moyens d’apporter quelque chose au club. »


Défensivement aussi, les progrès ont été notables, avec une arrière-garde totalement remodelée, emmenée par Laurent Ciman. « Mais il n’y a pas que moi, a insisté le Défenseur de l’année de la MLS. Même Marco Donadel nous a bien aidés lorsqu’il jouait en six. J’ai apporté mon expérience, Bush est devenu un des meilleurs gardiens, Toia est une valeur sûre et serait prêt à foncer dans un mur si nécessaire, il a fallu un temps d’adaptation avec Cabrera et Lefèvre mais ça s’est mis en place, et quand Ambroise est arrivé on a vu qu’on pouvait compter sur lui. »


Outre les meilleurs résultats, l’ambiance dans le groupe a également frappé les esprits ces dernières semaines. Avec des chants dans le vestiaire ou des fêtes improvisées entre joueurs qui ont fait le tour des réseaux sociaux. « Il y a eu beaucoup de solidarité entre joueurs dans le moment difficile qu’est un changement d’entraîneur, a expliqué Hassoun Camara. Le fait qu’on ait beaucoup d’affinités musicales avec Didier ou Ambroise a aussi permis de réveiller le vestiaire. C’est bon pour la cohésion, aussi avec les joueurs américains et ceux venus d’ailleurs. Cette fin de saison donne envie de revenir car on a l’impression de quitter un groupe comme on quitte une colonie de vacances. »


Le groupe se reformera à la reprise des entraînements, fin janvier. Mais le travail commence tout de suite. Après deux mois et demi haletants, Mauro Biello se retrouve dans une nouvelle position. À son arrivée, il a dû parer au plus pressé avec les moyens du bord et l’héritage de son prédécesseur. Il a désormais le temps de préparer l’équipe à sa mesure. Sur quelles bases ? Celles de l’équipe qui a fini la saison, quitte peut-être à laisser de côté certaines convictions personnelles, ou celle de sa vision du jeu, quitte à devoir reconstruire davantage ? « Il faut faire une bonne évaluation de ce qu’on a, de qui revient ou non, a expliqué l’entraîneur. On aura alors une idée claire des profils qu’on aura et on pourra commencer à bâtir à partir de ce moment-là. Je suis content de la manière dont s’est terminée cette année. On a de la qualité, de la jeunesse et de l’expérience. Avec tout ça on a le potentiel pour bâtir quelque chose de bien. »


La prochaine étape importante concerne donc les contrats. Onze joueurs en ont déjà un pour la saison prochaine : Ciman, Oyongo, Bernier, Donadel, Mallace, Piatti, Reo-Coker, Romero, Venegas, Drogba et Williams. Cela peut sembler peu, mais les contrats de tous les autres sont assortis d’une option qui pourrait être levée sous peu. Les joueurs seront fixés sur leur sort d’ici trois à quatre semaines.


Il n’y a que trois exceptions. Victor Cabrera, prêté par River Plate, a été direct : « Je veux revenir à Montréal ! » Si le ton de Dilly Duka était moins assuré, il entrevoit aussi son avenir au Québec : « J’attends l’offre de l’Impact et je vais l’examiner. Si elle est bonne, je reviens à coup sûr. » Quand à Justin Mapp, qui sera probablement un joueur libre, il se tâte davantage mais n’exclut rien : « J’ai apprécié mon séjour à Montréal et je serais content de revenir. Sauf qu’être libre me rend curieux d’explorer mes options. »


Préférant ne pas évoquer les cas individuellement à ce stade des discussions, le directeur technique Adam Braz a dressé les grandes lignes des ambitions pour 2016. « Nous n’en sommes qu’à notre quatrième saison en MLS. L’Important était de revenir sur la bonne voie et de nous qualifier pour la phase finale. Maintenant, il faut se stabiliser à long terme à ce niveau. » Les objectifs précis seront définis en début de saison prochaine. Nul doute que le club et ses supporters auront un grand appétit. « Le côté compétiteur en moi me dit que l’an prochain, on peut avoir de grandes attentes », a d’ailleurs annoncé Bernier. Marco Donadel a déjà mis la table : « Si on commence en jouant comme maintenant et qu’on effectue ensuite autant de progrès en cours de saison que cette année, on sera très fort. »


Si sur le terrain, les ambitions seront élevées, le club veut également davantage de visibilité. Le fameux « effet Drogba » lui en apporte, tant à Montréal qu’ailleurs. « Il est partiellement responsable du changement de tendance, a nuancé Saputo. Il y a beaucoup de facteurs qui l’ont apporté comme, peut-être, le changement d’entraîneur. On a aussi vu que l’équipe a commencé à mieux jouer. Ce qui est important pour nous, c’est de travailler pour que l’effet Drogba perdure après son départ. Il ne faut pas seulement regarder l’aspect financier car honnêtement, on ne récupère jamais ces dépenses. Il faut voir l’effet à long terme. » Combiné à d’autres, il contribue à la réputation internationale de l’Impact de Montréal. « Aller en finale de la Ligue des champions met l’équipe sur la carte mondiale. Le contrat TV de la MLS avec Eurosport mais aussi en Amérique du Sud amène l’Impact à un autre niveau. Avoir un joueur comme Didier Drogba fait ouvrir des yeux. »