Ce dimanche 6 décembre, jour de fête du patron des écoliers, verra l’apothéose de la saison 2015 de MLS avec une finale opposant Columbus à Portland à partir de 16h00 (heure locale, qui est aussi celle de New York et Montréal). La rencontre sera retransmise en direct sur ESPN, UniMás, TSN, RDS2, Eurosport et d’autres chaînes un peu partout dans le monde.
Si les deux équipes ne comptent pas en leurs rangs les plus grandes vedettes de la compétition et ne jouent pas dans les villes les plus renommées des États-Unis, le match s’annonce pourtant on ne peut plus passionnant, entre deux des collectifs produisant le plus beau jeu du championnat qui se sont construits brique par brique. Et puis, la dernière fois que des clubs de « petits marchés » se sont affrontés, en 2013, cela n’a pas empêché une grande fête à Kansas City dans des températures négatives, lorsque l’équipe locale a battu Salt Lake, seul club américain à avoir atteint la finale de la Ligue des champions dans sa formule actuelle.
Cette année, Columbus bénéficiera de l’avantage du terrain car il a terminé la saison régulière mieux classé que son adversaire (à égalité de points et de victoires, il l’a devancé en raison du nombre de buts marqués). L’ambiance en soirée y a été excellente depuis le début de la phase finale, mais il faudra compter sur un important contingent de la Timbers Army : en plus de ceux qui font le déplacement par leurs propres moyens, deux avions remplis de supporters ont effectué le voyage de l’Oregon. Et puis, sur le terrain, Portland est une des meilleures équipes en déplacement cette saison.
Chez lui, cependant, Columbus est une impressionnante machine à beau jeu et à buts : il confisque le ballon à l’adversaire et construit le jeu grâce à des automatismes plus qu’aboutis. Ceux-ci lui permettent d’évoluer à tous les rythmes, de passer par tous les endroits du terrain et de parvenir à se montrer dangereux d’une multitude de façons différentes. Si la recette de base est similaire, elle connaît tellement de variantes qu’elle en déboulonne les adversaires. On est loin de l’époque où l’équipe dépendait d’Higuain, qui en reste néanmoins une pièce essentielle.
En face, il a également un maestro argentin : Valeri. Duels de meneurs de jeu, duels d’entraîneurs, duels de jeunes espoirs du soccer américain (Nagbe et Trapp), les chocs à distance ne manqueront pas lors de cette finale, qui regorge d’histoires passionnantes en tous genres. Parmi elles, celle des joueurs de Portland présents au club depuis ses débuts en MLS en 2011. Dans la longue série des comparaisons, celle ligne par ligne est évidemment incontournable. Nous avons également procédé à ce petit jeu lors de la dernière émission Coup Franc, et nous ne sommes pas arrivés aux même conclusions, preuve qu'il n'est pas simple de départager les deux équipes !
– Écoutez Coup Franc : qui remportera la Coupe MLS ? –
Plus que les duels à distance, les confrontations directes s’annoncent on ne peut plus intéressantes. L’une des plus attendues est celle entre Higuain et Chara : si ce dernier respire la forme depuis quelques semaines, l’Argentin est capable de dérouter les meilleurs récupérateurs de la compétition, comme il l’a prouvé face à New York et McCarty. Il peut évidemment compter sur l’aide de ses acolytes Tchani et Trapp pour y parvenir, mais ces derniers devront aussi contenir Nagbe et Valeri, eux aussi très en verve ces derniers temps.
Si la bataille de l’entrejeu permettra certainement de dicter le ton du match, tous les regards seront tournés vers les joueurs les plus offensifs des deux équipes et deux défenses solides en charge de les contrer. Kamara, Finlay et Meram connaissent une fantastique saison 2015, mais le quatuor Powell, Borchers, Ridgewell, Villafaña protège à merveille un Kwarasey en état de grâce. Avec Wallace et Asprilla ou Melano, Adi est-il plus isolé de l’autre côté ? Les attaquants de Portland, pas toujours adroits, auront besoin de beaucoup de soutien des médians pour menacer Clark et venir à bout d’une défense composée d’Afful, Parkhurst, Sauro et Francis.
Longtemps maladroite, cette arrière-garde est en nets progrès depuis la fin de l’été, et elle le doit entre autres à l’arrivée de Sauro dont les statistiques individuelles aident à comprendre pourquoi elle est soudainement devenue plus hermétique. Il ne faut cependant pas non plus négliger l’apport et les progrès de ses coéquipiers. Les défenses centrales pourraient d’ailleurs être une des clefs de cette rencontre. Celle de Portland aura fort à faire face à Kamara, qui allie présence devant le but et décrochages, et risque de souffrir quand son adversaire jouera par à-coups, mais les montées du duo Borchers - Ridgewell pourraient faire très mal sur corner.
Face à face à distance et confrontations directes viendront soudainement se mélanger dans une finale où les visiteurs pourraient essayer de contrôler le ballon et de jouer haut comme s’ils étaient chez eux, où l’on verra des défenseurs latéraux ne pas hésiter à monter à hauteur du rectangle adverse, où l’équipe locale devra étaler la variété de ses atouts offensifs pour venir à bout d’un adversaire solide derrière, où les supporters visiteurs tenteront de faire la loi dans le stade et où les instructions des entraîneurs à la mi-temps vont certainement être très offensives si les deux équipes ne se sont pas encore départagées à la pause. Si Columbus a les faveurs des pronostics, ce qui est déjà assuré, c’est que le spectacle sera au rendez-vous tant sur le terrain que dans les tribunes.
